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10/10/2010

L'Equateur, l'Amérique latine et les forces armées

Le soulèvement policier du 30 septembre dernier en Equateur laisse de nombreuses questions en suspens, notamment sur la nature même des évènements : Coup de force (prémédité ou non) contre les institutions ou revendications salariales qui ont dégénérées, soutien ou non de personnalités d'opposition, rôle du président, etc...

Plus globalement, et un an après le coup d'Etat au Honduras, ce 30 septembre relance le débat récurrent depuis le retour à la démocratie en Amérique latine sur le contrôle du pouvoir civil sur les forces de l'ordre (armée et police) et ses limites. La question est abordée en ces termes par le politologue José Natanson dans les colonnes du quotidien argentin Página/12: "El poder de los militares"

Photo : Archives

02/11/2009

Sátira/12


Depuis quelques mois, le très bon supplément satirique du quotidien argentin Página/12 est désormais en ligne. Il s'appelle Sátira/12, paraît tout les samedi, et il est consultable gratuitement en PDF. Parmi les derniers, numéros :

La dépénalisation de l'avortement

Le mondial de Tango

Les élections

28/09/2009

Des tours au milieu de la Pampa



C'est l'histoire d'un Italien, immigré comme des milliers d'autres dans l'Argentine des années 1900. Après des études d'ingénieur à Buenos Aires, Francisco Salamone construira près de 70 bâtiments publics de 1936 à 1940 dans les villages de la Pampa Humeda. Récemment (re)découverte, son oeuvre a été présentée à travers une série d'expositions et remise à l'honneur.

Dans son numéro de juin, l'excellente revue Gatopardo nous raconte l'histoire du personnage, et d'un style architectural, aux références fascisantes explicites, qui a façonné une région. Le reflet d'une époque en somme.

A lire : El loco de las torres

27/06/2009

Le clientélisme illustré, 2ème partie

Cette fois-ci, partons dans le Nord Argentin, dans la province de Formosa, à la frontière avec le Paraguay. A quelques jours des élections législatives, un groupe d'indiens wichis vient de dénoncer les pratiques du maire de la localité d'Ingeniero Suarez :

"Ils nous enferment, nous rendent nos cartes d'identité le jour de l'élection avec un bulletin de vote, et nous accompagnent jusqu'à l'urne". Puis, selon le même témoignage, les indiens se voient remettre quelques couvertures et de la nourriture à la sortie, après avoir voté.

Pour lire la suite : "Formosa: aborígenes wichí denuncian a un intendente por sustracción de DNI" (La Nacion)

Pour mémoire, le programme "Telenoche" (Canal 13) avait dénoncé les même pratiques à travers deux reportages filmés à Formosa lors des élections de 2003 et 2005 (ce qui avait valu aux journalistes d'être nominés aux prix Emmy).



Photo : Perfil.com

19/06/2009

Le clientélisme illustré

Nous sommes dans le district de La Matanza, banlieue Sud-Ouest de Buenos Aires. Le plus grand, le plus peuplé, mais aussi l'un des plus pauvres de la province de Buenos Aires (à ne pas confondre avec "Capital Federal" qui n'englobe que le centre de la ville de Buenos Aires.

En pleine campagne pour les élections législatives du 28 juin prochain, Clarin publie un reportage sur "l'autre campagne" qui se déroule à La Matanza. Loin des débats télévisés, des spots de campagnes, et des déclarations des candidats, on découvre le clientélisme dans toute sa "splendeur". Les voix pour les élections s'y achètent avec des faveurs diverses en variées : Une démarche administratives, des bons d'achats au supermarché, l'accès à des programmes sociaux, un emploi municipal, ou encore des donations d'appareils ménagers, etc...


Pour faire l'intermédiaire entre "l'offre" et la "demande", le puntero tient sa permanence au milieu du quartier. C'est le représentant d'un parti politique (parfois employé de la Mairie), et il est chargé de distribuer les subsides en échange de divers services (distribution de tracts, la participation aux meetings, etc...), et bien sûr du vote le jour de l'élection. En somme, l'art de perpétuer la pauvreté, et de maintenir une clientèle électorale assurée.

Photos : Couverture du livre "Clientelismo politico" de Javier Auyero, et Clarin

14/05/2009

L'Amérique latine et la guerre d'Espagne

Suite au colloque qui s'est récemment tenu à l'IHEAL à l'occasion des 60 ans de la fin de la guerre civile espagnole, RFI a réalisé un reportage auprès des participants. Il s'intéresse aux millions de républicains qui ont pris le chemin de l'exil en 1939, et en particulier à ceux qui se sont installés au Mexique.


Le reportage en espagnol est à écouter ou télécharger sur le site de RFI.

Photo : Archives Life

08/05/2009

Quid de l'influence ?

Comme chaque année, la magazine américain "Time" vient de publier son classement des "cent personnes les plus influentes du monde". Politique, business, science, art, sport, il y en a (presque) pour tous les goûts.

Mais outre le fait que "l'influence" soit une notion plus que subjective, on remarque que sur les 100 personnalités retenues, l'écrasante majorité est américaine. Deux représentants seulement côté français (N. Sarkozy et C. Lagarde), et trois pour toute l'Amérique latine (le multimilliardaire Carlos Slim et le narcotraficant Joaquin Guzman pour le Mexique, et le chef d'orchestre vénézuélien Gustavo Dudamel). Petit détail piquant : Le portrait élogieux de Carlos Slim est écrit par le Président du Conseil d'Administration du New York Times... qui vient de bénéficier d'un prêt de 250 M$ de Carlos Slim.

Voir aussi : "Seuls Français influents selon Time, Sarkozy et Lagarde", Pierre Haski (Rue 89)

26/04/2009

Caviar et politique

L'expression vient de France : "La gauche caviar". Le terme y est apparu dans les années 1980 pour désigner, selon Laurent Joffrin, "une fausse gauche qui dit ce qu'il faut faire et ne fait pas ce qu'elle dit, une tribu tartuffe et désinvolte, qui aime le peuple et qui se garde bien de partager son sort". Fidèle ou non à la réalité, le néologisme a en tous cas rencontré un grand succès. En France, il est desormais utilisé aussi bien par la droite que par la gauche, et dispose d'équivalents dans d'autres pays.

Au Pérou, "les Caviars" ne désignent cependant pas un espace politique délimité. Ce terme, surtout employé par la presse conservatrice (Correo, Expresso, La Razon), vise essentiellement à se moquer des défenseurs des droits de l'Homme et des institutions démocratiques en général (hommes politiques de droite ou de gauche, ONG, médias, syndicats, associations, etc...). Au final, il devient donc difficile de trouver des points communs à un "groupe" tellement hétérogène, même pas un certain goût de l'argent, comme le terme "caviar" pourrait laisser entendre.

Ce dimanche, la revue "Domingo" de La Republica se penche sur la question : "El estigma de CAVIAR".

31/01/2009

Carlin à contre-courant


Il s'appelle Carlin, et ses "carlincaturas" sont à voir tous les jours dans La República.

11/01/2009

Réflexions sur le "passage à gauche" de l'Amérique latine

La revue Ñ (supplément culturel de Clarin) publie ce samedi une analyse de la "nouvelle gauche" arrivée au pouvoir dans plusieurs pays latino. Au sens le plus large, et dans l'ordre chronologique, elle englobe le Chili (2000), le Venezuela (1998), le Brésil (2002), l'Argentine (2003), l'Uruguay (2005), la Bolivie (2005), l'Equateur (2006), et le Paraguay (2008).

Comme on le sait, l'idée d'une "gauche latino" homogène est davantage une expression didactique reprise par la presse qu'une réalité. L'article s'intéresse cependant aux caractéristiques communes de ces gouvernements, mais aussi aux limites qu'ils se fixent derrières des discours parfois enflammés.

Revista Ñ : ¿Una nueva izquierda?


Voir aussi : "Comment distinguer la droite de la gauche ?"

25/12/2008

Les 13 tours de Chankillo

Chankillo est un site archéologique situé à environ 400 km au Nord de Lima. Si l'on en croit l'article publié en 2007 par la revue "Science", il s'agit de l'observatoire astronomique le plus ancien des Amériques, construit il y a près de 2000 ans.



Il est en effet établit que ce site servait à observer la position du soleil à différentes périodes de l'année, et en particulier au moment des solstices d'hivers (21 juin) et d'été (21 décembre). Les avis des archéologues (et des astronomes) divergent cependant sur l'emplacement du point d'observation "idéal", ainsi que sur la signification d'un ensemble de constructions existantes sur le site archéologique.

Quelques photos prises lors du solstice d'été, le 21 décembre dernier :




Sur internet :

Emplacement de Chankillo sur Google Maps
El Pais, "El observatorio solar mas antiguo de América"
BBC Mundo, "Las trece torres y el culto del sol"

20/11/2008

Les archives de Life sont en ligne


Il s'agit d'une petite révolution. Google vient en effet de mettre en ligne les archives photos du magazine américain "Life", aujourd'hui disparu. La collection qui devrait regrouper à terme près de 10 millions de clichés vaut le détour, même si les sujets (surtout "people") et la qualité des clichés sont assez inégaux. Quelques morceaux choisis sur l'Amérique latine :


Construction du canal de Panama, 1913

Mar del Plata, Argentine, 1958

Construction de Brasilia, 1960


Castro pendant la crise des missiles, 1962

Allende pendant sa présidence

La guerre des Malouines, 1982

05/11/2008

Vers une nouvelle relation entre les Etats-Unis et l'Amérique latine ?

C'est un euphémisme de dire que Barack Obama suscite d'énormes attentes aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Plébiscité pendant la campagne électorale américaine, le nouveau président s'est forgé une image progressiste sur le plan interne, et devrait privilégier une diplomatie plus réaliste et multilatérale que l'administration sortante. C'est tout du moins ce que les pays étrangers attendent de lui.

Dans ce contexte, l'Amérique latine peut-elle s'attendre à une nouvelle relation avec le voisin du Nord ? Comme souligné précédemment, la région n'était pas une priorité de l'administration Bush, et n'a presque pas été abordée pendant la dernière campagne américaine. Dans le contexte américain marqué par la crise financière, le début de récession, et par une redéploiement à venir des forces militaires, on imagine que la politique de voisinage ne sera pas non plus une priorité pour Barack Obama.

Il sera tout de même intéressant d'observer d'éventuels signes de dégel vis-à-vis de Cuba, du Vénézuela, et peut-être une nouvelle attitude vis-à-vis de la Colombie. On verra également si les Etats-Unis poursuivent la signature de traités bilatéraux de libre-échange (les fameux "TLC", à défaut de l'ALCA), ou si la tendance au protectionnisme l'emporte. De manière générale, le changement de président devrait au moins permettre une augmentation du "capital sympathie" des Etats-Unis en Amérique latine, au plus bas depuis le début des années 2000.


Quelques éléments de réponses à ces questions dans la presse :

RFI, ¿Qué significa el triunfo de Obama para la región?
BBC Mundo, América Latina "no será prioridad"
Clarin, Más proteccionismo y preferencias por Brasil
Clarin, El fin de la hegemonía y un repliegue geopolítico

Photo : Pagina/12

04/11/2008

Les Simpson au Machu Picchu

Ça devait arriver, les Simpson sont allés au Machu Picchu, et Homer a chevauché un lama (!) dans l'un des épisodes diffusés aux Etats-Unis. Les médias péruviens, toujours très altruistes (!) lorsqu'il s'agit du patrimoine culturel, y voient un bon signe pour positionner davantage encore la "marque Machu Picchu" sur le marché touristique mondial.

A titre de comparaison, le site archéologique ne serait pas seulement une poule aux œufs d'or, mais aussi un symbole patriotique péruvien si l'on en croit un récent sondage de La Republica. A la question "de quoi nous sentons-nous fier ?", 49% des personnes interrogées répondaient en effet "le Machu Picchu"...



22/10/2008

Tongo superstar

Tongo est partout ! Abelardo Gutiérrez Alanya (alias Tongo) est un chanteur de folklore péruvien depuis une vingtaine d'année. Mais il vient de passer littéralement à la gloire grâce à une campagne de publicité de Telefonica. L'entreprise espagnole qui écrase le marché des telecoms au Pérou, l'a en effet choisi pour comme tête de gondole pour illustrer sa nouvelle tarification... et personne ne peut y échapper !

Initialement connu par d'un public populaire, il est désormais "réclamé" par la plupart des Péruviens, y compris les "pitucos" (snobs) qui en redemandent, mais pas pour la même raison. Ces derniers s'intéressent davantage à son style "kitch assumé" selon La Republica...

Son portrait est à lire dans La Republica de dimanche dernier.

14/09/2008

La politique vue de Miami

Jaime Bayly est un journaliste et écrivain péruvien qui présente un Talk show sur Mega TV, une chaine de Miami, et sur "Frecuencia latina" au Pérou. Le principe est le même : Faire l'interview d'un invité qui lui sert essentiellement à se mettre en scène. Si son côté conservateur (politiquement parlant) n'est plus à démontrer, il a cependant dépassé la ligne jaune en août dernier.

Lors de son interview du très controversé journaliste espagnol Federico Jiménez Losantos, ils sont arrivés à la conclusion que les Etats-Unis devraient envahir de nouveau Cuba, faire de même en Équateur, au Venezuela et en Bolivie, et pendre leur président respectif (bien que Jimenez Losantos confesse qu'il préfère la chaise électrique...). Si ce n'était pas suffisant, ils ajoutent à ce discours nauséabond des relents de racismes ("Chavez est-il plus proche du gorille ou du chimpanzé...?").





Pour la petite histoire, il faut aussi préciser que Mega TV a censuré Jaime Bayly en plein milieu de son émission début septembre. Non pas pour ce genre de déclarations, mais parce qu'il critiquait en direct la direction de la chaîne, qui ne lui avait pas encore versé l'augmentation de salaire promise...

16/08/2008

L'Amérique à la recherche de son identité


Par son histoire, le continent américain est le fruit de plusieurs héritages (autochtone, occidental, africain, mais aussi asiatique). Il a été façonné successivement par le colonialisme, les migrations, les échanges économiques, culturels, etc... Mais ce métissage pose une série de questions sur cet ensemble géographique et culturel : Où commence-t-il, où s'arrête-il, et comment faut-il le nommer ?

En 1992, ce débat avait été au centre des célébrations de l'anniversaire de la "découverte" de l'Amérique par Christophe Colomb. La réponse dépend bien entendu des héritages et des intérêts particuliers que l'on souhaite mettre en valeur :

Hispano-Amérique (pour l'Espagne), Ibero-Amérique (qui prend aussi en compte le Portugal), Amérique latine (ce qui ajoute la France et l'Italie essentiellement), Afro-Amérique (pour souligner l'apport des esclaves africains et de leurs descendants), Indo-Amérique (qui valorise les cultures précolombiennes), ou tout simplement les Amériques (qui inclue les Etats-Unis et le Canada). On peut aussi s'en tenir à une approche géographique stricto sensu, par les termes "Amérique du Sud", "centrale", et "Caraïbes". Mais dans ce cas de figure le Mexique se voit rattaché à l'Amérique du Nord, dite "anglo-saxonne"

Chavez ayant récemment relancé la polémique, BBC Mundo en profite pour faire un point sur le débat : "En el nombre de América". Dans une optique plus géopolitique, le site du "Dessous des cartes" donne également un ensemble d'élément sur ces héritages culturels : "Qu'est-ce que l'Amérique latine", 1/2, et 2/2.

On notera au passage que ce débat déborde la simple rhétorique, puisque qu'on le retrouve dans les relations internationales ("sommets Ibero-Américains", "sommets Union Européenne-Amérique latine", "sommets des Amériques", "Union latine").

Carte de 1780 (Librairie du Congrès américain et LANIC).

14/07/2008

Les nouveaux Garimpeiros


Tout le monde l'annonce, le Brésil se profile comme l'une des grandes puissances émergentes du XXI siècle au même titre que la Chine, et l'Inde. Après être entré récemment dans le club des 10 pays les plus riches du monde, il pourrait aussi entrer dans celui des 10 plus grands producteurs de pétrole. Les récentes découvertes de gisements offshores de pétrole et de gaz au large des côtes de Rio de Janeiro, à plus de 5000 mètres de profondeur, pourraient en effet faire du Brésil l'un des principaux producteurs d'or noir.

Quelles en seront les conséquences ? D'une part le Brésil s'apprête à devenir un géant énergétique régional, voire mondial, au même titre que le Venezuela. Outre le pétrole, il dispose d'importantes ressources hydriques (hydroélectricité), et agricoles (biocarburants). Cela devrait donc lui permettre d'assurer son autosuffisance énergétique, mais aussi d'exporter. De ce point de vue, le Brésil sera bien évidemment dans une position plus qu'enviable vis-à-vis de ses concurrents Européens, Américains, Chinois et Indiens, dans un contexte de crise énergétique mondiale.

D'un point de vue régional, la Bolivie et le Vénézuela pourraient cependant pâtir de cette redistribution des cartes. La Bolivie risque de perdre son statut de fournisseur stratégique de gaz pour les industries paulistas (São Paulo étant le premier pôle industriel d'Amérique latine). Quant au Venezuela, sa "diplomatie pétrolière" pourrait perdre de son charme en Amérique du Sud. A titre d'exemple, le méga-projet de "gazoduc du Sud" lancé en 2006 et sensé connecter le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay aux gisements vénézueliens a été enterré après l'annonces des découvertes brésiliennes.

Enfin, au premier rang des gagnants figurent l'espagnole Repsol et bien entendu la brésilienne Petrobras. Ces deux entreprises participaient aux consortiums ayant découvert ces gisements, et elles devraient donc logiquement se partager le pactole généré par son exploitation, avec un baril à plus de 150 dollars. Quant aux conséquences sur les émissions de gaz à effets de serre, aucun responsable politique ne semble vouloir gâcher la fête.

Pour poursuivre sur le sujet, voici un bon reportage multimédia sur le site de Clarin :


11/07/2008

Menem par lui-même

Carlos Menem a été le pire président qu'ait connu l'Argentine depuis 1983. Après avoir mené son pays à la faillite, et avoir fait de l'impunité une politique d'Etat, il a longtemps rêvé d'un retour par la grande porte à la Casa Rosada. A 78 ans, et dans l'attente de son procès pour trafic d'armes vers l'Equateur et la Croatie au début des années 90, il s'accroche toujours à son poste de sénateur. Cependant un énième retour au premier plan apparaît (heureusement) plus qu'improbable. Voici quelques images qui parlent d'elles-même.


Le fameux Spot "Menem lo hizo" (1999), et ses multiples parodies



Extrait d'un discours à Tartagal (Salta) en 1996

25/04/2008

Le retour de l'agriculture (responsable ?)


Comme toujours, il aura fallut une crise majeure pour que les responsables politiques s'intéressent à un déséquilibre de plus généré par la globalisation. Sacrifiée sur l'autel des politiques d'ajustement structurel des années 90, l'agriculture revient sur le devant de la scène dans un contexte de crise alimentaire. Négligé par les institutions financières internationales qui pensaient peut-être que la révolution verte en occident avait écarté tout risque de pénurie, le thème de la sécurité alimentaire revient au goût du jour sur fond "d'émeutes de la faim" qui se multiplient.

La Banque Mondiale a consacré son dernier rapport annuel sur le développement mondial à l'agriculture, et un consensus semble émerger pour prendre au moins au sérieux la crise alimentaire qui touche la plupart des pays du Sud, avec ses répercussions au Nord, depuis plus d'un an.

Un débat est même ouvert sur l'importance de l'agriculture vivrière pour assurer la subsistance des populations les plus démunies. Parce qu'elle échappe au circuits commerciaux, elle fut qualifiée de "primitive", et ses partisans "d'ennemis du développement". Mais cela constituerait-il une partie de la réponse à la crise actuelle ? C'est la thèse de Stéphane Hessel (ancien diplomate) et de Robert Lion, respectivement Administrateur et Président de l'ONG Agrisud International. Extrait :

" L'agriculture traditionnelle a en effet largement fait place à des cultures à vocation industrielle (arachide, café, cacao, coton, caoutchouc...) destinées à l'exportation. Notons que l'on n'exporte en général que des produits bruts, sans valeur ajoutée sur place. Cette orientation productiviste, poussée parfois jusqu'à la monoculture pour un même pays, a été appuyée par les bailleurs de fonds, par des politiques de coopération à courte vue, aussi bien que par les gouvernements locaux, toujours friands de grands projets ; à l'origine, et pour sa mise en oeuvre, on trouve de grandes entreprises du Nord, qui en ont tiré de formidables profits. Ce processus est en train de se répéter avec les biocarburants. "

Le rempart de l'agriculture familiale, par Stéphane Hessel et Robert Lion
LE MONDE | 22.04.08


Les "cultures industrielles destinées à l'exportation" en question renvoient évidemment au "roi soja" en Amérique latine. Tout en appauvrissant les sols, en disséminant des cultures OGM sans aucun contrôle, en favorisant la déforestation, en marginalisant les autres cultures (cf. la production bovine en Argentine), ce même soja permet à des pays comme le Brésil, l'Argentine, la Bolivie ou le Paraguay de rembourser leur dette extérieure, grâce aux devises générées par les exportations massives, notamment vers la Chine. Le tout "grâce" aux cours internationaux qui atteignent des sommets depuis plusieurs années. Vous avez dit "contradiction" ?


Photos : Argentine (blé dans la province de Buenos Aires, maïs transgénique exposé à Feriagro dans la province Santé Fé)