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14/07/2008

Les nouveaux Garimpeiros


Tout le monde l'annonce, le Brésil se profile comme l'une des grandes puissances émergentes du XXI siècle au même titre que la Chine, et l'Inde. Après être entré récemment dans le club des 10 pays les plus riches du monde, il pourrait aussi entrer dans celui des 10 plus grands producteurs de pétrole. Les récentes découvertes de gisements offshores de pétrole et de gaz au large des côtes de Rio de Janeiro, à plus de 5000 mètres de profondeur, pourraient en effet faire du Brésil l'un des principaux producteurs d'or noir.

Quelles en seront les conséquences ? D'une part le Brésil s'apprête à devenir un géant énergétique régional, voire mondial, au même titre que le Venezuela. Outre le pétrole, il dispose d'importantes ressources hydriques (hydroélectricité), et agricoles (biocarburants). Cela devrait donc lui permettre d'assurer son autosuffisance énergétique, mais aussi d'exporter. De ce point de vue, le Brésil sera bien évidemment dans une position plus qu'enviable vis-à-vis de ses concurrents Européens, Américains, Chinois et Indiens, dans un contexte de crise énergétique mondiale.

D'un point de vue régional, la Bolivie et le Vénézuela pourraient cependant pâtir de cette redistribution des cartes. La Bolivie risque de perdre son statut de fournisseur stratégique de gaz pour les industries paulistas (São Paulo étant le premier pôle industriel d'Amérique latine). Quant au Venezuela, sa "diplomatie pétrolière" pourrait perdre de son charme en Amérique du Sud. A titre d'exemple, le méga-projet de "gazoduc du Sud" lancé en 2006 et sensé connecter le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay aux gisements vénézueliens a été enterré après l'annonces des découvertes brésiliennes.

Enfin, au premier rang des gagnants figurent l'espagnole Repsol et bien entendu la brésilienne Petrobras. Ces deux entreprises participaient aux consortiums ayant découvert ces gisements, et elles devraient donc logiquement se partager le pactole généré par son exploitation, avec un baril à plus de 150 dollars. Quant aux conséquences sur les émissions de gaz à effets de serre, aucun responsable politique ne semble vouloir gâcher la fête.

Pour poursuivre sur le sujet, voici un bon reportage multimédia sur le site de Clarin :